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Photo du rédacteurTiffany Fayolle

Immersion au coeur du site Le Corbusier de Firminy


C'est sous un beau et doux soleil d'août que nous vous invitons, Julie et moi, à cette découverte Appelouse.

Si Firminy est la ville de mon enfance, c'est également l'un des fiefs du célèbre businessman Charles-Édouard Jeanneret-Gris plus connu sous le nom de Le Corbusier.

C'est en effet au coeur de la Loire qu'il établi son deuxième plus grand complexe au monde (après Chandigarh en Inde). Ce dernier est composé d'une vaste maison pour la jeunesse, d'un stadium, d'une église et d'une unité d'habitation (bien que trois ont été commandée initialement par la ville). La ville compte également une piscine réalisée par André Wogenscky et Le Corbusier. Ce premier, souvent dans l'ombre de son collaborateur, est souvent appelé "Les mains de Le Corbusier", c'est d'ailleurs lui qui inaugurera le complexe, Le Corbusier étant décédé avant son achèvement.

Il est vrai que l'histoire a démontrée que Le Corbusier avait une facheuse tendance à s'approprier les oeuvres communes à ses collaborateurs, et à prêter son nom à des oeuvres collectives, tel que ce fut également le cas hors architecture avec Charlotte Perriand, créatrice de nombre de ses lignes de mobiliers dont le nom n'est connu que des curieux du mouvement moderne et des friands de design, mais encore si peu du grand publique.

Si les croquis de Le Corbusier, visibles pour certains dans la cage d'ascenseur de l'unité d'habitation Appellouse, sont plus que sommaires et feront gémir plus d'un architecte de rage, ce grand nom a su se faire une place et rester ancrer dans les esprits avec des oeuvres pour le moins controversées par le grand public, les marseillais allant jusqu'à nommer populairement la cité radieuse signée Le Corbusier "La maison du Fada".

A Firminy, nous ne devons pas toutes les couleurs intérieures au Corbusier non plus, mais ces dernières sont néanmoins intéressantes et collent parfaitement au mouvement moderne. Immersion :

Visite de l'unité d'habitation signée Le Corbusier par Tiffany Fayolle architecte d'intérieur

Ci-dessous, vous découvrez une 'rue'. En effet, des témoignages et la volonté de Le Corbusier l'affirment : autrefois, cyclomoteurs et vélos circulaient bon train dans ces 'rues' intérieures. De plus, les voisins pouvaient sortir leur table afin de manger ensemble dans cette 'rue' qui n'est aujourd'hui qu'un vaste couloir. Les portes caractérisent les éléments phares du dit architecte : le jaune pour le soleil, le bleu pour l'eau le vert pour la nature et le rouge pour la vie.

La hauteur sous plafond : 2m26, est également caractéristique de Le Corbusier employant le 'Modulor' comme unité de mesure personnelle. Ce 'Modulor' est la proportion 'parfaite' à son sens de l'homme soit 1m83. La légende raconte que c'est lors d'un voyage américain (où il rencontra d'ailleurs Claudius Petit, alors Maire de la ville de Firminy) qu'il demanda à un policier sa taille : 1m83, et appela Wogenscky pour lui annoncer que toutes les côtes devaient se plier à cette nouvelle 'norme'. Les architectes diront plutôt que cette mesure est tout simplement l'unité internationale toute crée parfaite : en effet, 1m83 correspond à également parfaitement à 6 pieds, de cette manière toutes les mesures sont pleines et le Language international et adaptable facilement à toutes ses commandes à l'étranger.

Unité d'habitation signée Le Corbusier à Firminy, vu par Tiffany Fayolle architecte d'intérieur.

Tout était pensé pour l'habitant, du fait, parmi tant d'autres installations anecdotiques, on trouve en façade de l'unité d'habitation une vue 2D schématisant les modules de duplex de l'immeuble.

Cela permet aux habitants d'hier et d'aujourd'hui, de prendre les mesures de leur bien ou future acquisition, directement depuis la façade de l'immeuble, accessible à tous.

Au coeur d'une politique communiste, et doté d'une idéologie de vie en communauté, Le Corbusier a également nommé ses unités "Les machines à habiter". L'idée était simple, pouvoir vivre dans ces unités au quotidien. Du fait, tout y est inclus. Si ici, une seule des trois unités a vu le jour pour des raisons de désaveux industriel envers la ville ayant engendré l'annulation de la commande, cette première était celle dotée de l'école maternelle à défaut des autres degrés d'études, de l'allée commerçante... qui n'ont jamais vu le jour au coeur des unités finalement jamais érigées.

Les logements sont tous pensés en duplex, les 'rues' étant la servitude de deux étages respectifs. Chaque appartement n'a à priori qu'un seul 'jumeau' dans l'immeuble qui en comporte plusieurs centaines. Ils sont composés par modules, tous de même taille permettant de s'emboiter tel un tétris pour composer l'unité d'habitation.

Re-situé dans le contexte industriel, la plupart des familles vivaient dans des logements de moins de 30m2 avec femme et enfants, voir parfois dans des caves ou des greniers aménagés plus que sommairement. Ce type de bien étaient tout simplement la denrée rêvée pour un logement social. Malheureusement, le temps que la construction s'achève, l'essor à pris fin et le déclin industriel de la ville a dépeuplé les logements sociaux, d'où l'annulation de la construction des deux autres unités qui devaient composer le quartier.

Vous reconnaitrez également les hauteurs de plafonds relativement basses (et tant d'autres pour les plus avisés). Tout correspond aux proportions du 'Modulor'. A Firminy, initialement, seul le meuble bar/passe-plats était fourni. Malheureusement, le seul fabriquant de mobilier de la ville à l'époque concevait des meubles de style, massifs et volumineux. Ces derniers ne rentraient pas dans les logements et les locataires ont du les faire couper. Le maire ayant eu vent de ce phénomène, a alors demandé la création de mobilier de tendance moderne vendu sous forme forfait préférentiel aux résidents (présents sur la photo).

Ecole signée par Le Corbusier. Photo de Tiffany Fayolle architecte d'intérieur

Ici, vous découvrez au dernier étage, l'entrée de l'école maternelle. Il ne s'agit pas là d'une méthode d'enseignement traditionnelle mais d'une pédagogie Freinet. Cet enseignement était autrefois autorisé dans certaines écoles publiques telles que celle-ci. Elle consiste à laisser à l'enfant l'autonomie quasi-totale. Le Corbusier en étant fervent, tout y est pensé pour qu'elle puisse être appliquée et vécue par les élèves le mieux et le plus tôt possible.

Par exemple, ci-dessous, vous découvrez un cercle de béton étonnant ; autrefois, il s'agissait de ce qui ressemble à un tipi grâce à des voilages, qui servaient aux enfants à lire et s'apprendre mutuellement à lire les uns les autres. En effet, les enfants éduqués à la méthode Freinet savent en général lire bien avant 6ans.

Ecole méthode Freinet par Le Corbusier. Photographie Tiffany Fayolle architecte d'intérieur

Ecole signée Le Corbusier à Firminy sur le toit de l'unité d'habitation, photographie réalisée' par Tiffany Fayolle architecte d'intérieur à Lyon

Vous apercevez également de grands panneaux bleus. Il s'agit de radiateurs, l'isolation étant quasi néant dans ces bâtiments signés Le Corbusier. Ces derniers ont aussi vocation à servir de tableaux tout comme les grandes portes coulissantes, et oui, je vous l'ai dis, la méthode Freinet, bien qu'efficace, est très 'libérale'.

Et si vous vous demandez ce qu'est donc cette grande partie carrelée à gauche, il s'agit bien de sanitaires, les enfants peuvent dont aller au petit coin de manière autonome dès la maternelle et être audible de la maîtresse en cas de besoin, cette dernière pouvant intervenir tout en gardant un oeil sur sa classe et sur les salles avoisinantes puisque toutes sont reliées par de petites baies vitrées ou non.

Redescendons de cette école avec cour de récréation sur le toit terrasse et sa magnifique vue très peu sécurisée, pour quitter l'unité d'habitation et se diriger vers l'église signée Le Corbusier bien que terminée en 2006, et située près de 15mn à pied plus bas dans Firminy-Vert.

Eglise signée par Le Corbusier terminée en 2006 à Firminy sous mandat de Dino Ciniery Photographie Tiffany Fayolle architecte d'intérieur et décorateur à Lyon

D'aspect extérieur, la structure n'est pas vraiment appréciée des Appelous, mais également très peu des croyants locaux. Nombre d'architectes déplorent quant à eux les 'malfaçons' de finitions techniques dignent des plus aberrants cours magistraux d'architecture... Cependant, il est indéniable qu'il s'agit là d'un sacré cas d'étude conceptuelle. A droite, il est possible d'apercevoir la piscine du complexe Wogenscky / Le Corbusier.

A l'intérieur, du béton, du béton et... très peu de lumière. Les photographies ont du être largement éclaircies, malgré le flash de l'appareil, pour être visibles. Claustrophobes : s'abstenir !

Pour avoir vécu à titre personnel une célébration religieuse dans cet édifice, mon retour est le suivant ; je n'y retournerai absolument jamais dans ce cadre. Pas tant pour le cadre triste et froid, ni pour le côté 'sans issue' (pas de claustrophobie tolérée je vous l'ai dis...), ni même encore pour le cadre religieux plus que sommaire ou la messe par vidéo-projecteur, et j'en passe... mais tout simplement parce-que les sièges sont inconfortables comme on ne saurait même pas l'imaginer et surtout que le son est inaudible... ! Parler moins fort pour être mieux entendu, telle est la devise. De cause à effet, le lieu a très bonne réputation pour les diffusions de spectacles de Gospel, le son ayant une résonance extraordinaire.

C'est ainsi que s'achève notre petite visite express des lieux.

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En espérant que cet article vous ai pris en captivité le temps d'une lecture,

Je vous invite à découvrir l'ensemble de mes articles ICI.

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